La gérontologie et la gériatrie sont deux concepts que les gens confondent souvent beaucoup, mais bien qu’ils soient étroitement liés, ils sont différents. La gérontologie, de sa part, est une science qui s’occupe de la vieillesse des êtres humains et de tous les phénomènes caractéristiques de cette période. En bref, la gérontologie étudie comment les êtres humains vieillissent et pourquoi. L’étude de cette science couvre de nombreux aspects: psychologique, social, économique et même culturel. Alors que la gériatrie traite de domaines plus spécifiques au sein de la vieillesse, elle se concentre spécifiquement sur tous les facteurs qui peuvent contribuer à améliorer la santé, tant physique que mentale, des personnes âgées, en plus d’aborder et de résoudre tous les problèmes causés par la vieillesse.
Comme on peut le voir, l’un de ces domaines concerne l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées, tandis que l’autre traite des besoins mentaux, physiques et sociaux et de la manière dont les institutions y répondent.
Dans ce contexte, la méthodologie Gineste-Marescotti a été une philosophie révolutionnaire, car il s’agit d’une théorie développée par deux Canadiens qui accordent une grande importance au contact humanisé avec le patient. C’est-à-dire que cette méthodologie met l’accent sur le contact visuel, le toucher physique et la communication verbale, afin de traiter les gens avec respect et humanité.
Ses créateurs, les Canadiens Yves Gineste et Rossette Marescotti, affirment que leur travail en gériatrie, psychiatrie, médicine et même en pédiatrie ou en chirurgie auprès de patients dans le coma ou nécessitant des soins palliatifs les a amenés à réfléchir sur la manutention et les soins relationnels de ces patients, « où nous utilisons le corps comme médiateur afin que la douceur rapproche le soignant et le soigné dans leur humanitude », dit l’un de ses créateurs.
Quels sont les piliers de l’Humanitude ?
Cette philosophie est toujours basée sur la considération du patient en tant que personne, qui mérite le respect de son individualité. Le soignant doit s’adapter au patient et doit créer un lien de soutien et d’accompagnement où chacun peut prendre ses propres décisions sans se sentir obligé et encore moins maltraité.
Nous devons également nous rappeler que cette méthodologie a été créée pour les patients âgés, les patients qui méritent des soins palliatifs et les patients atteints de maladies telles que la maladie d’Alzheimer ou démence sénile. C’est-à-dire des personnes qui peuvent se sentir déplacées ou qui peuvent oublier qui elles sont et ce qu’elles y font. Pour cette raison l’opérationnalisation de la relation avec le patient doit se faire par le biais de ces 5 étapes consécutives: les pré-préliminaires, les préliminaires, le rebouclage sensoriel, la consolidation émotionnelle et la réunion.
Les préliminaires permettent d’ouvrir les canaux de communication. On ne peut pas commencer un travail de soins avec un soignant et un patient qui ne se connaissent pas. Cette étape vise donc à annoncer la présence des aidants, à ouvrir les canaux relationnels, à éviter les approches surprises, à respecter la vie privée et l’autonomie. Les préliminaires permettent l’établissement de la relation par l’utilisation des piliers relationnels d’Humanitude (le regard, la parole et le toucher) et l’obtention d’un consentement relationnel par la personne aidée. Si le soin n’est pas consenti, il est reporté.
Le rebouclage sensoriel comprend la prestation de soins, en supposant, le maintien cohérent d’un environnement émotionnel positif entre le soignant et la personne soignée grâce à l’utilisation des piliers d’Humanitude. Le rebouclage émotionnel est une étape de stimulation cognitive et mnésique qui permet de laisser dans la mémoire émotionnelle du patient une impression positive de la relation établie et des soins, facilitant le consentement relationnel et l’acceptation des soins suivants. La réunion est le dernier moment de la relation dans lequel un engagement de soins futurs est obtenu. À cette étape, l’adieu est fait et la nouvelle rencontre est marquée, ce qui évite le sentiment d’abandon.
En ce qui concerne les piliers relationnels d’Humanitude, la relation avec la personne aidée est fondée sur quatre piliers de communication : le regard, la parole, le toucher et la verticalité.
- Regard : Cette méthodologie apprend aux soignants à « regarder » correctement les patients en utilisant de techniques tels qu’être horizontal, axial, proche et long et avec des caractéristiques affectives.
- Parole : Cet aspect concerne surtout les résidents/patients qui ne peuvent pas répondre aux questions ou commentaires du soignant, par exemple les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Le soignant doit annoncer chaque acte et le décrire pour éviter de surprendre la personne, afin qu’elle sache à l’avance ce qui va se passer.
- Toucher : le contact physique entre le soignant et le résident/patient doit être professionnel, mais ne doit pas se réduire à un geste technique et utilitaire. Le contact doit également être progressif, c’est-à-dire qu’on ne doit pas commencer à toucher une personne dans une zone sensible ou intime ; il doit être permanent, car une fois qu’on a commencé, on le maintien et pacifiant, enfin un toucher doux et qui parcourt de grandes parties du corps.
- Verticalité : Gineste allègue que la philosophie de l’Humanitude préconise un concept appelé « Vivre et mourir debout ». Ce principe stipule qu’une marche d’environ 20 minutes par jour, avec un soutien ou un appui, permet de stimuler les capacités motrices et de retarder la perte d’autonomie et la grabatisation.